Quomodo Vales ?

Monday, July 31, 2006

Pourquoi tant de haine?

C'est terrible, c'est cruel, c'est inhumain, c'est innommable....
Les qualificatifs ne manquent pas quand il s'agit d'évoquer le drame que vivent depuis un peu plus de deux semaines les Libanais.
Pour deux otages, un pays est à feu et à sang, des enfants tombent comme des mouches. On vient de dénombrer à Cana (Liban) une trentaine d'entre eux tués dans l'indifférence quasi générale de la communauté internationale. D'autres civils libanais surtout des vieillards incapables de fuir la zone des combats sont également tombés sous cet énième déluge de feu qui s'abat sur le Sud Liban.
Circulez il n'y a rien à voir. Ou regardez mais fermez-la, car le plus fort, le "bon" aussi, l'a décidé ainsi. Il est dans son droit de pourchasser le "méchant" terroriste qui empêche de paisibles gens de l'autre côté du mur, devrais-je dire de la barrière, de dormir sur leurs deux oreilles!
Dans ce massacre de Cana qui rappelle à s'y méprendre celui de Sabra et Chatila il y a 24 ans, le Gouvernement israëlien a rejetté la responsabilité au Hezbollah. Il autorise l'acheminement de l'aide humanitaire aux sinistrés pendant la trève unilatérale de 48 heures qu'il a eu la gentillesse d'accorder aux enquêteurs pour déterminer les raisons de ce qui est considèré, à Jérusalem et à Washington, comme une simple bavure.
Passé ces 48 heures, l'offensive va reprendre de plus belle avec son coltège de morts et de destructions. La cible Hezbollah doit payer pour ses roquettes, mais le comble c'est que c'est des civils libanais qui payent le plus lourd tribut. On écrase une mouche par un marteau.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU s'est borné à regretter les destructions du Liban mais s'est refusé, sous la pression des Etats-Unis, à condamner Israël. Je n'ose pas imaginer ce qu'auraient été les réactions de la "Communauté internationale" si les victimes étaient dans le camp opposé. Résolutions sur résolutions auraient été prises et les sanctions décrétées avec effet immédiat. Mais comme les victimes sont, cette fois-ci, des arabes, on peut fermer les yeux. Pas la peine de se brouiller avec l'Etat d'Israël et les Etats-Unis.
Aujourd'hui, il est de bon ton de dire que la seule "démocratie" israëlienne au Proche-Orient est à la merci des "terroristes sanguinaires fanatiques" de la région. Ce dualisme de mauvais aloi s'est imposé de lui-même dans les grilles de lecture que nous livrent sciemment ou pas les intellectuels et les médias occidentaux.
On est vite catalogué terroriste si on est en désaccord avec la politique menée par Washington et Jérusalem, ces grandes "démocraties" engagées dans une croisade contre les régimes corrompus du Moyen-Orient. Or, ce qu'on oublie assez facilement c'est que ces régimes corrompus sont pour la plupart soutenus par les Etats-Unis qui leur vendent des armes et assurent la formation de leurs gardes républicaines ou monarchiques, instrument par excellence de la répression de leurs peuples.
Profitant justement de la corruption rampante qui gangrène ces régimes, les Ricains accédent facilement à leurs marchés juteux, ils exploitent leur pétrole sans rendre compte à qui que ce soit. Dans ces régimes protégés, la société civile ou l'opposition sont souvent traitées comme des alliées des terroristes. Le cas de l'Arabie Saoudite est flagrant de cynisme et d'ironie en ce que cette monarchie au millier de princes n'en a cure des droits de son peuple. La plupart des terroristes qui ont démoli les Tours jumelles du World Trade Center étaient pourtant des ressortissants de cette monarchie.
Evidemment, devant ce laxisme et ces profondes injustices, certains régimes de la région y trouvent le terreau de la radicalisation. L'Iran et la Syrie en sont des exemples les plus éloquents. Téhéran a durci sa position en annonçant qu'il allait poursuivre son programme nucléaire.
Au lieu de chercher des solutions on crée des problèmes comme s'il n'y en avait déjà pas assez dans cette poudrière.
Même les plus optimistes ne peuvent plus espérer une solution à la crise israëlo-arabe. Les Arabes éprouvent de la haine pour les Juifs qui à leur tour ne les portent pas dans leur coeur. C'est là le seul point commun entre les deux belligérants. La grande différence c'est qu'Israël possède une puissante force armée alors que de l'autre côté des résistants arabes, appelez-les des terroristes si vous voulez, se présentent avec des armements sommaires.
Tant que les deux forces en présence seront déséquilibrées, il n'y aura jamais de respect les uns pour les autres. Tant que les grilles de pensées occidentales nous présenteront cette vision manichéenne entre les "bons démocrates" israëliens et les "terroristes" arabes, les premiers se sentiront légitimés dans leur fuite en avant pour écraser l'ennemi arabe et les seconds ne feront qu'acroitre leur ressentiments à l'égard de leur ennemi juif. C'est une crise sans fin, c'est une haine perpétuelle. Bien malin qui pourra me dire si un jour Juifs et Arabes vivront paisiblement côte à côte.
Je ne suis pas pessimiste, je suis tout simplement réaliste.

1 Comments:

  • Nice article. But I think it has a notch of emotions in it. The Palestinians must learn how to compromise or they will always receive such consequences. Furthermore, their call for the reactivation of terrorist attacks on Israel won't help but worsen matters of the same victims.

    By Blogger Elie Smith, at 10:51 AM  

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